Abécédaire

Lettre J

Jeux

Journal télévisé

 

JEUX : Trois fois moins cher que les fictions les plus économiques, deux fois moins coûteuse qu'une émission de variété, les jeux sont l'arme favorite des chaînes dans la course à l'audimat. La Cinq n'a pas dérogé à la règle. En six ans, il y en a eu pour tous les goûts. Les jeux dont on se souvient avec nostalgie : " Que le meilleur gagne " présenté par Nagui a fait la joie des téléspectateurs et programmateurs de France 2.

Le jeu provocateur : " Je compte sur toi " inventé par Jean Yanne et Jacques Antoine. Pour la première fois à l'antenne les candidats comptent des centaines de vrais billets de banque. Si le compte est bon, c'est gagné. Vulgaire et choquant pour les personnes bien pensantes, ce jeu n'est toutefois pas plus indécent que l'étalage de cadeaux de la " Roue de la fortune " ou le gain d'un million à la loterie du " Millionnaire ". Les jeux style shows italo-hollywoodiens avec strass et paillettes: " Cherchez la femme", "Pentathlon".

Les jeux pour les enfants : "Super-champs " présenté par Jacques Perrotte vaut bien un coup de chapeau. Les jeux qui marchent sur les autres chaînes mais pas sur La Cinq : "La porte magique " adaptée de " Break the bank ", un gros succès aux États Unis; " C'est beau la vie " avec Alain Gillot-Pétré dont l'idée de base ( les sondages ) n'est pas très éloignée de celle d" Une famille en or " qui a égayé ensuite les midis et après-midi de TF1. Le jeu que l'on n'aura jamais vu mais dont tout le monde parlait : " Sept marches pour un million " conçu par le pape du jeu TV, l'australien Grundy. Un access prime time de choc prévu pour 1992 et qui aurait dû attirer les foules avant le journal de 20 heures.

Et puis il y a tous les autres : "La ligne de la chance", "Baloon's circus", "Pas de panique", "Grain de folie"... Mais à la roue de l'infortune, La Cinq passe et perd.

 

JOURNAL TELEVISE : Une course contre la montre que livrent plusieurs fois par jour les journalistes, bien sûr, mais aussi les techniciens et autres collaborateurs, partie immergée l'iceberg "jité". Point de départ de la fabrication du journal : la conférence de rédaction. Elle a lieu à 8H30 pour l'édition de 13 heures, 15H30 pour celle de 20 heures. Pour une petite rédaction - par la taille - comme celle de La Cinq. La conférence du 20 heures c'est le grand rendez-vous de la journée. Pas moins d'une quarantaine de personnes s'entasse dans une salle minuscule, à 1'atmosphère surchauffée et enfumée. L'ambiance est à la dérision. Le jeu de mots alterne avec l'embryon de commentaires. Travail informel, tuyaux, confidences : les journalistes échangent leurs idées et vendent leur sujet.. Christian Guy, le producteur en titre du 20 heures, orchestre les reportages, téléphone aux correspondants, aux envoyés spéciaux.

Une heure de discussion acharnée pour aboutir à un conducteur, véritable plan détaillé du journal. Aussitôt un sujet adjugé, une équipe (rédacteur, cameraman et preneur de son) part en reportage. Chassé-croisé avec celles qui rentrent leur sujet en boîte. Environ 70 % des images diffusées sont produites par les journalistes de La Cinq. Les autres sujets sont traités à partir d'archives ou en utilisant les EVN (banque d'images mondiales) quand La Cinq ne dispose pas d'une personne sur place. Les sujets sont montés au fur et à mesure. Contrôle de l'équipe de production : le sujet est bon, il peut entrer dans la bétacarte. Mais, l'heure tourne, la tension monte. Une pagaille organisée règne sur la rédaction.

Dans un coin, le présentateur dicte ses lancements. Pendant ce temps, les techniciens du plateau news s'affairent. Placement des caméras, réglage du son, des lumières car le cadre dans lequel se déroule le journal a toute son importance. Dans ce domaine, La Cinq a innové avec le fond noir et le fond régie bleu sombre. Le look, sans décor figé, est aujourd'hui adopté ou adapté par les autres chaînes. Musique du générique. Antenne dans cinq secondes. Silence sur le plateau. Les derniers sujets retardataires sont mixés en trombe. Côté news room, retour au calme. Les journalistes zappent d'une chaîne à l'autre. Côté plateau, le réalisateur donne ses ordres à la technique. Quant au producteur, il surveille le bon déroulement du journal et intervient à tout moment pour modifier l'ordre des sujets ou en "trapper" certains en cas d'Info de dernière minute. 20H30 : fin du J.T. Conférence critique. La news room se vide. Le permanencier de nuit s'installe au desk. L'équipe du minuit pile est déjà sur les dents.

 

Suite : Lettre K