Abécédaire

Lettre K

Kadhafi

Kiosque

Krasucki

 

KADHAFI : 31 décembre 1988, 20 heures, le journal de Marie-France Cubbada. Le colonel Kadhafi est en direct depuis Tripoli par liaison satellite. Le Guide de la révolution libyenne est invité à répondre aux questions de Christian Malar sur l'affaire des otages du Silco et de la famille Valente. Silence du chef d'État libyen... Kadhafi s'évade à l'écran, noyé dans ses pensées. La voix off du chroniqueur se fait plus insistante.

Christian Malar altère son bon anglais d'une inflexion arabisante : "Colonel Kadhafi, you're on the air. Please speak. Go ahead, go ahead. Mister Kadhafi. The french télévision is waiting for you". Kadhafi se décide enfin à prendre la parole et débite d'un ton monocorde-en arabe : "Aimez-vous les uns les autres en cette soirée bénie de la naissance du Christ". Christian Malar n'allait pas laisser à si bon compte le numéro un libyen. A la face du monde, il lui demande un engagement ferme pour la libération de la famille Valente.

 

KIOSQUE : Le 18 décembre 1991, au lendemain de l'annonce des 576 licenciements sur la chaîne, La Cinq fait la une de tout nos confréres de la presse écrite. " La Cinq saignée à blanc "titre Libération qui devise sur les promesses non tenues par le groupe Hachette. " Coupe claire sur La Cinq " renchérit le Parisien qui explique que la chaîne ne sera plus comme elle était :"Yves Sabouret l'a décidé. Elle ( La 5 ) sera réduite à, sa plus simple expression". Pour le Quotidien de Paris c'est "la déroute ". Le journal estime qu' " il faudra un jour instruire le procès de ce système aberrant qui a mené la télévision de ce pays à la ruine". France Soir parle d'une Cinq " reformatée à la hache". Jouant aussi sur les mots, l'Humanité épingle " le coup de Hachette et affirme sa solidarité avec le personnel de la chaîne.

Pendant quatre mois la presse écrite se fera l'écho des événements de La Cinq. La presse audiovisuelle, elle, se sera surtout distinguée par ses silences gênés. Le 13 avril, nouveaux gros titres pour La Cinq défunte. Le parisien évoque " la mort en direct. Le Quotidien annonce sobrement " La Cinq s'est tue ". Même L'Équipe souhaitant rendre hommage aux journalistes sportifs de la chaîne revient sur l'événement :" Il était une fois La Cinq". Le plus beau titre restera celui de Libération : "La Cinq : il neige".

 

KRASUCKI : Un 20 heures ordinaire qui devient un journal exceptionnel. La rencontre en direct de deux personnalités que tout sépare et pourtant l'alchimie prend. Ce soir là, Guillaume Durand réunissait sur son plateau Henri Krasucki et Michel Serrault. Soudain le journaliste s'efface et laisse aux deux l invités le soin de terminer le journal. Le temps d'ajuster leurs lunettes pour lire le prompteur, et les deux compères annoncent les programmes du soir et saluent les téléspectateurs. Quelques hésitations, de larges sourires, l'apprentissage d'un métier difficile et en prime, les applaudissements de la rédaction. Chapeau les artistes !

 

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