Abécédaire
  Lettre A
ALBASINI Vincent : La caméra était le prolongement de son œil, l'image sa priorité. Vincent, c'était l'extrême, toujours. Au bout du risque pour le meilleur plan, le meilleur cadrage. Passionné de sport, Vincent couvre le Dakar 89. Quelques mois plus tard, il retrouve l'Afrique pour le Rallye Objectif Sud. Des risques encore et cette fois, l'accident. Vincent est mort à 26 ans pour vous offrir le meilleur reportage, les plus belles images. Vincent c'était la passion et l'enthousiasme de la jeunesse. Pour nous tous, un exemple.

ARTE : La chaîne culturelle franco-allemande, voulue par le gouvernement, s'est installée sur le réseau de La Cinq le 28 septembre 1992, en émettant de 19 heures à une heure du matin. Jean-Noël Jeanneney nous promettait une ARTE frivole, cocasse, drôle et même farfelue ! Apparemment, les téléspectateurs français n'ont pas le même sens de l'humour que le Secrétaire d'État à la Communication puisque le public n'a pas suivi. Avec des pointes jusqu'à 1 % d'audience (1 % = 391 000 téléspectateurs), ARTE est un fiasco. Quant à la durée moyenne d'écoute, elle est d'une minute contre, par exemple, 79 pour TF 1. Côté allemand, mêmes causes (programmes ennuyeux, difficultés du bilinguisme) mêmes effets. Le taux d'audience outre-Rhin avoisine le 0 %. Avec un budget total de 1,7 milliard pour moins de 500 000 téléspectateurs franco allemands !
ASSISTANTS : Assistants de rédaction, assistants techniques, ou simples stagiaires, ils ne sont jamais en lumière, mais dans l'ombre des plateaux prêts à parer à toute demande du présentateur. Maître es stagiaire à La 5 : Jean-Claude Bourret, qui pour son émission Duel, mit à contribution des dizaines de stagiaires. Certains passèrent à la rédaction et devinrent journalistes. C'était cela aussi, l'école de La 5.
ASSOCIATION : Du jamais vu dans l'histoire de la télévision ! En quelques jours, un puissant mouvement de téléspectateurs est né pour défendre la Cinq. Le 3 janvier 1992, Jean-Claude Bourret annonce à l'antenne la création de l'ASSOCIATION DE DEFENSE DE LA CINQ. Régie par la loi de 1901, l'Association a pour objet "la défense de la télévision privée en général, le pluralisme et la liberté totale de l'information, la défense de La Cinq en particulier" (Article 2 des statuts). Dès le lendemain, des bénévoles se présentent spontanément au siège de la chaîne. Et leur aide est impressionnante, à la mesure de la tâche.
En quelques jours, ce sont des milliers de téléspectateurs qui adhèrent à l'Association de Défense de La Cinq. Le courrier arrive en masse : de 80 à 100 kilos par jour! Une organisation quasi militaire se met en place : tri du courrier, classement des adhésions, des messages, des chèques ... Les locaux du boulevard Pereire ressemblent à une ruche bourdonnante, y compris le week end ! Et les idées ne manquent pas pour défendre La Cinq : manifestations, tracts, concert... l'enthousiasme du combat augmente aussi vite que le nombre des adhérents. Le cap symbolique du million d'adhérents est franchi au mois de mars. Hélas, cette formidable mobilisation ne suffit pas pour sauver La Cinq. Et le 12 avril au soir, c'est avec beaucoup de tristesse et d'émotion que les membres de l'Association vivent la dernière soirée de La Cinq. Mais rien ne s'arrête ce soir là.
Le 25 mai, l'Association s'installe dans ses nouveaux locaux, 25 avenue Raymond Poincaré. Et le mouvement se développe. Les bénévoles de la première heure sont encore là. Dans toute la France, des comités de soutien se multiplient. Ils sont 159 aujourd'hui. Tous se battent pour la création d'une nouvelle chaîne de télévision généraliste sur l'ancien réseau de La Cinq. A leur tête, toujours Jean-Claude Bourret, qui multiplie les actions : recours devant le Conseil d'Etat, lobbying politique, conférences, etc... Par la voix de son journal "55 Millions de Téléspectateurs" l'Association conquiert chaque jour de nouveaux adhérents, et assure la défense des téléspectateurs. A l'Association, la motivation est intacte... et l'espoir aussi !
AUDIMAT : Le nerf de la guerre pour les chaînes de télévision privées. Sans audimat, c'est à dire sans audience, pas de publicité et donc pas de recettes. A ses débuts. La 5 a misé sur les grosses vedettes débauchées à la concurrence. Faible succès dû à l'insuffisance de la couverture faute d'émetteurs. Ensuite, ce fut la formule "La Cinq, Tous les Soirs, Un Film". Avec l'information et les sports à l'antenne, l'audimat grimpe. La 5 se positionne alors comme la troisième chaîne nationale devant FR3. Hersant parti. Hachette change là grille des programmes et propose 22 émissions nouvelles le 2 avril 1991. L'audimat ne suit pas, l'audience chute. La plupart des émissions sont arrêtées au bout de quelques semaines. Paradoxe de l'audimat, le véritable reality show que constituèrent les dernières semaines de La 5, attire les téléspectateurs. L'audience moyenne de janvier en avril 92 se situe aux alentours de 11 %. (source Médiamétrie).
AUGRY : Après 19 années sur TF1, Marie-Laure Augry retrouvait la présentation du 13 heures le 2 septembre 1992 sur La 5. Sa gentillesse et sa simplicité ont immédiatement conquis les téléspectateurs et les journalistes de La 5. Quelques semaines après son arrivée, la crise éclatait. Marie-Laure se retrouve naturellement à la pointe du combat. "Le souvenir le plus émouvant de mon passage à La 5 est le 13 heures du lendemain de l'annonce du plan de licenciement. Nous avions Richard Bohringer comme invité. C'était un journal fort. A la sortie, les journalistes présents dans la rédaction m'ont applaudie. Je me suis dit : ça y est, je fais partie de la famille".
Suite : lettre B
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