Abécédaire

Lettre S

Schneider

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SCHNEIDER : Cet ancien d'Europe 1 est l'un de ceux qui créèrent la rédaction de La Cinq. Chef du pool, puis présentateur des journaux du week end et de 13 heures, il fut aux côtés de Béatrice Schönberg, l'animateur d'Histoires Vraies. Puis ce fut l'aventure du 20 heures en duo et des journaux portés à bouts de bras lors des derniers mois de La Cinq. Journaliste de terrain, Gilles Schneider aime à se souvenir de l'aventure du premier Dakar couvert par La 5.

Parti trois jours pour faire une émission de variétés à Agadès, il prit en route les rênes de la caravane du Dakar. Deux bains suffirent à peine à le décrasser à l'arrivée et c'est reparti dans l'improvisation pour la soirée finale et trois heures de direct ! Gilles Schneider, une présence et une expérience qui comptèrent pour tous les jeunes journalistes de La 5.

 

SCHÖNBERG : Béatrice Schönberg entre à la rédaction de La Cinq comme journaliste reporter. C'est l'époque des journaux de nuit et des permanences de week end. Puis ce sont les grands reportages, en URSS notamment. Béatrice se spécialise ensuite dans la médecine et devient l'un des chroniqueurs de la chaîne. Puis ce fut l'aventure d'Histoires Vraies menée en duo avec Gilles Schneider. L'antenne en direct fruit du travail d'une petite structure. A partir du 2 septembre 1991, Béatrice prit les rênes du 20 heures toujours en compagnie de Gilles Schneider. Seule La Cinq, une chaîne jeune qui démarrait pouvait offrir une telle évolution. Une sacrée école. De La 5, Béatrice Schönberg gardera le souvenir d'un formidable esprit de corps né des nombreuses attaques de la presse contre la chaîne.

 

SÉRIES : Que sont devenus nos héros favoris ? En disparaissant. La Cinq a mis involontairement fin aux aventures de M. Spock, de Kojak, de Derrick, des soldats de "L'enfer du devoir", de "Supercopter" et la liste est longue. Les héros familiers ont meublé pendant six ans nos jours et nos nuits. Dès 1986, les séries deviennent le fer de lance des programmes de La Cinq. Les téléspectateurs découvrent les séries allemandes ("L'Inspecteur Derrick", "Le Renard", "La Clinique de la Forêt Noire"). Mais ce sont surtout les séries américaines qui sont à l'honneur ("K 2000", "Supercopter", "Lou Grant", "Chips" etc.).

Des séries en soldes aux Etats-Unis, mais les jeunes adorent. Et là, sans presque le faire exprès, La Cinq conquiert un vrai public. Ce filon sera d'ailleurs habilement suivi par M6. En 1987, au lieu de proposer en début d'après-midi les traditionnelles émissions dites de services, La Cinq joue la contre-programmation. L'émission "Vive la Télé" de Gérard Jourd'hui, l'homme de La Dernière Séance sur France 3, présente les grandes séries phares du petit écran. Ainsi, le public peut voir ou revoir les gloires de l'ORTF : "Les Saintes Chéries", "Le Commissaire Maigret", "Chéribibi" ; de grands classiques comme "La Grande Vallée", "Mission Impossible" ou l'incurable Max la Menace". Des séries inédites lui sont proposées : "Mike Hammer", "Capitaine Furillo", "Arabesques", "La Loi de Los Angeles", "l'Enfer du devoir" etc.

Et c'est toujours sur La Cinq qu'a eu lieu la diffusion du feuilleton-culte de David Lynch, le génial "Mystères à Twin Peaks". Ces séries, si souvent dénigrées par les partisans d'un certain "mieux-disant" culturel, ont trouvé un public, qu'il soit jeune ou moins jeune, ouvrier ou intello, téléphile averti ou téléphage invétéré. Bref, un public qui aime les séries télé. Françoise Sagan n'a-t-elle pas avoué avoir craqué pour les oreilles de M. Spock et Annie Girardot pour le flegmatique Inspecteur Derrick !

Yves Sabouret, PDG de La Cinq Hachette, s'est lui-même révélé être un inconditionnel de Kojak puisqu'il n'a pas hésité à remplacer deux émissions lancées sous son autorité, par le célèbre inspecteur new-yorkais. Quel hommage !

 

SOUTIEN : Alain Delon, Richard Bohringer, Roger Hanin, Francis Huster, Michel Boujenah, Françoise Sagan, Jacques Séguèla, et tant d'autres ...Ils aimaient La Cinq, ils voulaient qu'elle continue. Ils sont venus le dire à l'antenne. Mais leurs voix n'ont pas suffi.

 

SPORT : 5 avril 1992, une semaine avant l'écran noir. La Cinq retransmet le Grand Prix du Brésil. Ironie de l'histoire... c'est avec la Formule 1 que la chaîne met fin à sa carrière sportive. Et c'est avec la même Formule 1, que La Cinq a été consacrée par le grand public et les professionnels, chaîne sportive à part entière, même si la couverture du Dakar et des Championnats du monde de cyclisme en avait déjà apporté la preuve. Grâce à La Cinq, la Formule 1 devient accessible au plus grand nombre.

Les innovations ne sont pas le fruit du hasard. Elles répondent à la politique haut de gamme mise en place par le service des sports de La Cinq et dont la philosophie se résume ainsi : chercher à chaque fois ce que l'on peut montrer d'inédit. De 1988 à 1992, les fidèles ont pu suivre l'aventure du Dakar dans les conditions du direct, 24 heures sur 24, grâce à la mobilisation des équipes et une logistique impressionnante. La moto n'est pas en reste avec la retransmission des Grands Prix du Championnat du Monde des 250 et 500 cm 3. Quant à la Formule 3000, elle connaît son heure de gloire avec des commentaires signés Alain Prost.

La Cinq, chaîne des sports mécaniques ? Pas seulement. Les mordus de la "petite reine" ne sont pas oubliés avec deux grandes classiques : le "Midi Libre" et le "Dauphiné Libéré" mais surtout avec les Championnats du Monde de cyclisme, en exclusivité sur la chaîne pendant trois ans. Première apparition an 1989 avec les championnats organisés en France. C'est l'occasion de découvrir en longueur les épreuves sur piste et de vivre en intégralité les épreuves sur route. Ce travail apprécié par le public est renouvelé en 1990 et 1991. Quant aux amateurs de tennis. La Cinq leur offre trois tournois du Grand Chelem : Wimbledon, Flushing Meadow, et les internationaux d'Australie, avec en prime "les Masters" et le tournoi de Nice (premier grand rendez-vous de la saison sur terre battue), exclusivité également les combats de boxe de Mike Tyson avant que celui-ci ne s'empare du titre mondial.

Les seuls à ne pas avoir trouvé leur bonheur, ce sont les passionnés de Football, le sport numéro un en France. L'une des préoccupations de La Cinq soucieuse de sa vocation de chaîne généraliste, a été d'obtenir les droits de retransmission des matchs et, ainsi, de briser le monopole fédéral (seul habilité à délivrer les autorisations) et de contrer ainsi les exclusivités chèrement acquises par TF1 et Canal Plus. Résultat : après des années de procédure, La Cinq voit son combat en passe d'être gagnant en ce début d'année 92. Hélas, trop tard. Si les matchs français lui échappent, La Cinq ne renonce pas pour autant au ballon rond. Elle acquiert l'exclusivité des buts des principaux championnats internationaux de foot (notamment d'Italie, du Brésil et d'Argentine). En six ans d'existence.

La 5 s'est fait une place de choix dans le domaine sportif. Elle a su créer son propre style grâce à une équipe de jeunes journalistes (moyenne d'âge : 30 ans), souvent totalement inconnus, mais qui se sont révélés talentueux et efficaces. Une dynamique et un état d'esprit que l'on doit à l'action successive de deux hommes : Pierre Cangioni et Patrice Dominguez.

 

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