Abécédaire

Lettre T

Technique

Tiercé

Travaux

TECHNIQUE : Une chaîne qui démarre, ce sont des nouveaux programmes, des nouveaux présentateurs, mais avant tout, pour que l'ensemble fonctionne, des installations techniques. Celles de La 5 sont imaginées en 1985 par Sylvain Anichini, Gilles Plaideux et Guy Samy. Des kilomètres de câbles sont nécessaires. Prêtes dès Mars 86, ces installations (régie, plateaux) servent durant toute l'année en prestation de service pour les autres chaînes avant d'être utilisées par La Cinq. Ces installations, à la pointe de la nouveauté, ont fonctionné avec une équipe de techniciens performants. Réalisateurs, opérateurs son et lumière, cadreurs, monteurs, truquistes, synthés, mixeurs et tant d'autres... Vous ne les avez jamais vus à l'écran. Mais sans eux, il n'y aurait pas eu La Cinq.

 

TIERCE : Grâce au galop. La Cinq prendra une dimension nouvelle, un statut de "grande chaîne française". Au seuil du Jour J, l'enthousiasme d'Yves Sabouret, PDG de la chaîne fait plaisir à voir. Le 19 février 1991 à 15 h 30, La Cinq est "en direct des courses" sur l'hippodrome d'Auteuil pour le premier tiercé de la saison. Tous les ingrédients sont réunis pour frapper un grand coup ! La Cinq a misé sur la technique et le matériel : une caméra miniature placée sur un cheval (attachée à la sangle de la selle), une autre sur le casque d'un jockey, une troisième à l'intérieur de l'obstacle : l'image est au cœur du peloton. Sur le terrain, 14 cameramen, disséminés de part et d'autre du parcours, se passent le relais. Une vingtaine de micros joue les mouchards et donne du souffle aux galopeurs. Au poteau d'arrivée, le jockey gagnant livre à chaud ses impressions.

"La Cinq nous a donné carte blanche pour que la course soit un vrai spectacle" déclare Jean-Louis Burgat, le producteur. Associer le sport, le spectacle et le jeu dans un même univers, La Cinq joue à coup sûr la carte gagnante. Des grands noms des courses rejoignent l'équipe ; Yves Saint-Martin, l'homme aux 15 cravaches d'or, pour le galop et Pascal Adda, champion des gentlemen riders pour le saut d'obstacle. Dans la même foulée, le sport équestre entre dans les foyers. En mars 91, 5 c'est le "Journal des Courses" tous les soirs après le 20 heures. Un mois plus tard, le magazine "Chevaux et Casaques" assure la synthèse chaque semaine de l'actualité hippique. Les chevaux sur La 5, c'est pour le plaisir des turfistes... et des propriétaires d'écurie.

 

TRAVAUX : 11 juillet 1991, l'ère Hersant est définitivement abolie. En vue de réorganiser l'ensemble des services, la nouvelle direction de la chaîne, présidée par le groupe Hachette lance sa politique de grands travaux. Premier objectif visé : la rédaction. Elle va pendant deux mois (du 15 juillet au 15 septembre) disparaître sous les gravats et les kilomètres de câble. Au rythme des scies circulaires et des coups de masse, les reporters de La Cinq assureront bon gré mal gré, la continuité de l'information. Des paravents de couleur lie de vin seront disposés à la hâte, donnant un semblant d'intimité pour travailler. Les salles de montage se transforment en dispensaire. Résultat de cette vaste campagne de ripolinage à grand frais (6 millions de francs) la News Room ressemble à un comptoir de compagnie aérienne, les postes de télévision suspendus à des terminaux de vols en partance. Le studio du journal quitte son mur d'images au profit d'un nouveau décor : du noir, on passe au gris. Soulagement tout de même, l'installation de la climatisation. Son air soufflé nous donnera du chaud et du froid à volonté, jusqu'à la fin. Avant de nous glacer le cœur à l'annonce du dépôt de bilan par Hachette trois mois plus tard.

 

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